samedi 22 novembre 2008

c'est quoi un Shîtan ?

une des bonnes surprises qui peuvent se cacher derrière d'obscures 45trs estampillés "disco" pour lesquels votre vendeur préféré de disques poussièreux ne sait même pas quoi vous raconter pour vous faire rêver et vous faire acheter ce bout de plastique et de carton qui sent pas très bon, voir un peu le moisi ; et bien c'est sans doute de découvrir des petits bijoux qui sont aussi "disco" que ma boulangère est sympathique, aussi étrange, plaisant et dégoutant que la première fois que l'on vous a mis en contact avec du slim... c'est rare, et quand on tombe sur ce type de perle, on est content, on joue avec et souhaite surtout le faire partager.

et cette chose ainsi décrite, c'est Disco Shîtan, par Shîtan, un 45trs à la pochette bien lointaine des canons d'esthétiques "disco" (exit les jolies blondes en roller et short xxs, avec un rouge à lèvres qui faisait frémir toutes les marques de lessive un temps soit peu honnêtes et les baleines un peu trop grassouillettes s'approchant de trop près des côtes japonaises). non, ici nous avons plutôt à faire à un loup enragé du fin fond des steppes afghanes ou polaires et qui veut croquer à pleines dents le public affamé de grandes émotions binaires ; ce qui ne prédisposerait pas vraiment à faire groover la galerie et le bal populaire, mais plutôt à faire sortir les fusils des gentils villageois. mais bon, ce pas "très gentil gentil loup" a eu au moins le mérite de me taper dans l'oeil, alors qu'il était caché au milieu d'un tas immonde de niaiseries même pas drôles et pas vraiment sympathiques pour les oreilles.

toujours est'il que pour 1€ le 45tr, le risque n'était pas très grand, pas de quoi attrapé la rage, au pire c'est un groupe de métal qui a tenté de surfer sur la vague "disco-métal-rock" aussi vite ouverte que fermée par les 'truculants' Kiss, au mieux c'est un truc bizarre.

finalement on est bien en fait dans le mieux, et on est bien loin du disco, mais plutôt dans un machin chose fleurant avec une sorte de transe tribale synthétique autour d'un feu avec des joueurs de flutes traversières en tunique à peaux et à franges, buvant quelques breuvages hallucinogènes et une pseudo donna summer attachée (de manière assez lâche tout de même pour pouvoir lascivement se trémousser) au totem et le tout bien sûr en très petite tenue... un bien beau voyage en vérité. et si vous en avez pas assez, sachez que le mieux étant qu'il y a la suite sur la face B (Shitân II).

en tout cas, on ne sait pas grand chose de ce 45tr. Disco, si on veut, Italien, et bien oui ; quoique également bien loin des clichés disco italiens, bien que sorti sur un des labels majeurs d'italo disco, Baby Records (à qui l'on doit notamment Den Harrow, P. Lion, la Bionda, Rondò Veneziano... enfin tout le gratin de Remini), sous une de ses toutes premières références de catalogue, distribué en france par mr eddie b. (aka Édouard Ruault)

Produit en 1977, bien avant la folie italienne qui a parcouru le monde entier dans la première moitié des années 80, par un obscur compositeur italien, Pino Presti, sous l'habile pseudo Prestipino, qui s'avère être un contrebassiste de jazz, qui aurait fait ses armes avec Quincy Jones, Shirley Bassey et Astor Piazzolla... également compositeur d'illustrations sonores pour la télévision italienne et chef d'orchestre, d'où peu être les éditions télévis. mentionnés sur le label. tiens donc... encore un peu d'étonnement. malheureusement production unique sous le nom de Shîtan.

et sinon, les Shitans serait une tribu des plateaux intérieurs de Taïwan, un type en tunisie, une sorte de rongueur, un type de cheval ... pas de trâce de loup discoïde

bref, musique.

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