
Semaine dernière, le Canard Enchainé m'a annoncé la triste disparition de mamzelle Marilyn Chambers à 56 ans, la tornade charnelle de 'Derrière la Porte Verte', le film culte des frères Mitchell, qui en 1972 a fait rentrer le cinéma porno dans la 'culture de masse' outre-atlantique.

Un film sans grand intérêt en fait, si ce n'est quelques plans d'anthologie avec des ralentis psychédéliques sous des couleurs solarisées au possible, des cadrages marrants aussi, enfin tout ce qui nous en ferait presque oublier de quoi il s'agit vraiment. Et bien sûr tout cela sous des pseudos thèmes érotico pseudo-intellectuels qui furent bien loin de ce qui a tout de même fait son succès, à savoir le corps en sueur de la dite Marilyn ne dansant pas que le disco dans des bras experts. Certains ont vu dans ce film le premier 'Porno Chic', avec un vague scénario et quelques acteurs pas vraiment pires que ceux que l'on pouvait croiser dans toutes les séries Z de cette époque.


Pour toutes les personnes qui seraient intéressées par cette période où disco et porno firent bon ménage ou du moins firent Chambers commune (warf!), je ne saurai que trop vous conseiller l'excellent film 'Boogie Nights' de Paul Thomas Anderson (1998) consacré à cette période, qui suit la gloire et la décadence de la carrière de Dick Diggler dans le milieu du porno de la fin des années 70 aux USA, avec de plus une B.O. plutôt bien foutue. La scène d'intro vaut bien un Carwash avec un 'Best of my Love' des Emotions en fond, une Roller Girl aux petits oignons et surtout une Discothèque qui ressemble à quelque chose. La vision d'Anderson sur cette période est plutôt intéressante, mélange de grandeur, de proto bling-bling, de fascination et de décadence avant le début des années sida, le personnage du réalisateur est un des plus réussis. Une de mes scènes préférées étant lorsque le héros Dick Diggler sentant le vent tourné, s'essaye à devenir chanteur de Hard FM, chose pour laquelle il n'est pas pour une fois bien taillé, la séance de chant en studio avec sa nouvelle coupe de cheveux vaut son pesant d'or.
Porno et Disco, au fond des carrières très proches, toutes deux disparues après des débauches de frics et de grand n'importe quoi, puis remplacés sans classe par des Gonzo et autres Dance.
et donc une bise à la Little Flower Chambers, et voilà une porte verte de tournée.
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